« On a commencé par trois jours d’entraînement. D’abord, on a fait le Glacier du Tour pas très loin de Chamonix, et on arrive vers le refuge Albert Ier. Pour le premier jour de l’école de glace, on apprend à mettre les crampons, à marcher avec les crampons sur la neige, sur le rocher… on a fait l’ascension jusqu’à Tête blanche, on a mangé très vite une fois en haut et on est redescendu au refuge vers 14h. Le lendemain, ça devait être la descente du col pour retourner sur Chamonix. Là, Michel notre guide nous dit « On va faire une crevasse ? » et là il faut descendre, vraiment dans la crevasse, et remonter avec le piolet. On croit que c’est facile, dans les jeux-vidéos et les films, mais non c’est super dur ! Cette crevasse n’était pas très profonde, c’était juste 3m, mais on était comme des enfants. L’alpinisme ça a été pour moi un mélange entre un sentiment d’excitation, de joie, et l’adrénaline, la peur qui se développe. Tu te dis « Ah c’est trop beau ! » et « Oh mais j’ai peur ! ». C’est indescriptible, on se sent vraiment vivant. Après la journée de repos, le choix crucial est arrivé : la météo n’était pas bonne pour faire l’
ascension du Mont-Blanc, il y avait du vent et de la neige. Donc on s’est concertés, notre guide nous a proposé le Mont Rose ou le
Grand Paradis . On s’est dit que le plus important, c’était de passer de bons moments tous ensemble : ce qui compte ce n’est pas la destination, mais vraiment le chemin parcouru ensemble... On a opté pour le Grand Paradis, ça a été une aventure formidable. On était vraiment une bande de joyeux lurons, on a beaucoup rit ensemble. Cependant pendant l’ascension, chacun est concentré sur son propre effort. A 100m du sommet, j’étais avec mon ami Fabrice et le guide, et j’ai connu un moment très fort : j’ai éclaté en sanglots, j’étais fatiguée… mais Fabrice m’a prise dans ses bras, il m’a dit qu’on allait y arriver, il m’a redonné le pep’s nécessaire pour faire ces 100 derniers mètres. Et là c’est un moment tellement beau ! C’est tellement émouvant de faire ces ascensions entourée d’amis qui sont là pour vous soutenir. J’espère pouvoir faire le Mont-Blanc l’année prochaine, une fois la belle saison revenue. »