Lidia, conseillère voyage chez Atalante, s’est rendue au Pérou en juin dernier, pour réaliser deux treks, un dans la Cordillère Blanche et un dans la cordillère Huayhuash. Elle revient sur les moments forts qui ont marqué son voyage.
As-tu déjà été au Pérou ? Si oui, pourquoi vouloir y retourner ? Sinon, qu’est-ce qui t’a donné envie d’y aller ?
“Je n’ai jamais été au Pérou, c’était la première fois. J’ai choisi le Pérou, car je ne connaissais pas du tout l’Amérique du Sud et que le Huayhuash était le trek de mes rêves.
Je ne voulais pas non plus quelque chose de classique, touristique, comme le chemin de l’Inca, et j’avais envie de me challenger sur un trek engagé.”
Quelle est ta plus belle rencontre ?
“Celle avec Bernard, le doyen du groupe. À 73 ans, son expérience est impressionnante. Pour moi, qui n’avait jamais fait de trek à cette altitude, Bernard a été comme un mentor pour moi, toujours là pour m’aider, me soutenir et me prodiguer de précieux conseils. Marcher à 4800 m d’altitude n’a rien à voir avec les randonnées que j’ai l’habitude de faire dans les Alpes ! Il m’a appris le rythme du pas montagnard, marcher lentement, faire des petits pas, prendre son temps, et bien sûr, apprécier l’environnement dans lequel on est. Le but n’est pas d’être le premier à franchir le col, ce n’est pas une course.”
Quelle est ta plus belle randonnée ?
“Sans aucun doute, celle du Mirador des 3 Lagunes, le 3ᵉ jour du trek. Il s’agit d’un des lieux les plus emblématiques du trek et je dois dire que ce n’est pas un mythe : c’est vraiment magnifique. Hormis la beauté des paysages, c’était également une très belle journée, j’étais en forme, j’avais un bon rythme, j’avançais bien. Plus on progressait, plus les paysages étaient grandioses, et arriver sur le Mirador des 3 Lagunes avec ces 3 lacs en toile de fond, c’était vraiment magique.”
Quel est ton moment le plus mémorable ?
“Je dirais les passages de col, et notamment le passage d’un col à 5 000 m, le col Cuyoc. Parce que c’était mon premier col à cette altitude, parce que c’était difficile et parce que j’ai réussi, pour toutes ces raisons, ça reste un moment fort en émotions. J’étais vraiment très émue au sommet. C'étaient à la fois des larmes de soulagement et de fierté. Il y a tellement d’émotions qui vous parcourent quand vous arrivez au sommet. On se prend tous dans les bras, on se félicite, on partage ce moment unique, toutes les émotions sont décuplées à ce moment-là.”
Quels sont tes coups de cœur ?
“Passer les cols, apprécier les paysages, photographier l’instant présent, prendre des pique-niques de qualité, préparés avec amour par notre cuisinier, dans un cadre grandiose. Et surtout, prendre le temps de redescendre vers les campements. Nous étions toujours très bien situés au milieu de paysages magnifiques ou le terme “déconnexion” ne peut être qu’encore plus beau. Tu dors au pied de montagnes enneigées culminant à plus de 6000 m d’altitude, c’est magique. Quand tu arrives après ta journée de trek, les tentes sont déjà montées, tu peux te reposer et débriefer de la journée autour d’un bon thé maté. Ces moments sont très fédérateurs. Contrairement à un trek que l’on effectue seul ou même à deux, le fait d’être plusieurs est vraiment plus impactant. Il y a plus de partage et une vraie cohésion de groupe. Il y a même un campement où nous avions une source d’eau chaude. Nous avons pu profiter d’une eau à 40 °C tout un après-midi, idéal après plusieurs jours de trek et des nuits parfois très fraîches !
Avant d’entamer les 3 jours de trek dans la Cordillère Blanche et les 11 jours de trek dans la cordillère Huayhuash, nous avons réalisé une journée d’acclimatation. Une randonnée vers la Lagune 69 qui démarre à 3900m et monte à 4600m. Une belle première journée de mise en jambe qui nous fait arriver face à un lac glaciaire, l’un des 400 lacs du parc national du Huascaran. J’ai adoré cette étape, bien qu’elle fût longue et qu’une Aspirine était nécessaire. La couleur de l’eau est d’un bleu magique, le cadre d’une beauté saisissante."
Qu’est-ce qui t’a le plus étonnée ?
“Le cuisinier ! Il se levait tous les matins à 5h pour nous préparer des crêpes pour le petit-déjeuner. Je ne m’attendais pas à avoir des crêpes à 4 300 mètres d’altitude pour le petit-déjeuner et j’étais vraiment admirative de Yeder et de son énergie à 68 ans ! Il y a même une journée où nos amis muletiers sont allés pêcher. Une expédition réussie puisqu’ils sont revenus avec d'excellentes truites, pour le plus grand bonheur du cuisinier qui s’est fait un plaisir de nous les cuisiner le soir même ! Un régal pour les papilles.”
Que dirais-tu à nos futurs voyageurs pour leur donner envie de découvrir cette destination ?
“Plus que le Pérou, c’est vraiment ce trek que je recommande. Hormis le fait qu’il s’agisse d’un des plus beaux treks au monde avec ses paysages préservés, sauvages et loin des sentiers touristiques, vous êtes totalement coupés du monde. Pendant 15 jours, c’est une déconnexion maximale, sans réseau et sans aucune civilisation. Un isolement dont il faut être conscient et prêt à vivre, tout comme l’altitude qui peut rendre ce trek parfois difficile, mais qui rendent cette expérience inoubliable ! Et pour profiter au maximum de ce trek, ne négligez surtout pas l’équipement : un très bon duvet, des vêtements chauds quelle que soit la saison, des chaussures de randonnées montantes étanches avec une bonne semelle Vibram et des bâtons de marche pour les traversées de rivières et les dénivelés négatifs parfois importants et glissants.”