Le Maroc, terre de traditions, séduit par la richesse de ses paysages, allant des dunes dorées du Sahara aux sommets enneigés de l’Atlas. Ce pays d’Afrique du Nord, à la croisée des cultures berbère, arabe et européenne, offre une multitude d’expériences entre dépaysement et aventure. C’est dans ce cadre qu’Emma, notre conseillère voyage basée à Paris, a choisi de partir début juin, avec un objectif bien précis : gravir le mont Toubkal, point culminant d’Afrique du Nord avec ses 4 167 mètres d’altitude !
D’ailleurs, savez-vous d’où provient son nom ? Le mot Toubkal serait originaire du berbère Tugg Akal qui signifie « celle qui regarde d’en haut la terre ».
Vivez cette ascension grâce au récit d’Emma et découvrez ses conseils avant de partir à la conquête de ce sommet.
Pourquoi le Maroc ?
“Je voulais relever le défi de gravir le Toubkal, point culminant d’Afrique du Nord. Ce sommet mythique, niché au cœur du Haut Atlas, représentait pour moi bien plus qu’une simple ascension : je recherchais une immersion dans des paysages grandioses et je voulais aussi découvrir la culture montagnarde berbère authentique. “
Quelle a été ta plus belle rencontre ?
“Ma plus belle rencontre fut sans conteste celle avec notre équipe locale : Hmad, notre guide, Mohamed, notre cuisinier, et les muletiers qui nous accompagnaient. Au fil des jours, des liens se sont tissés autour des moments simples et sincères : les chants berbères entonnés au coin du feu avec les casseroles comme percussions, les sessions cuisine sous la tente mess, les parties de jeux de cartes ou encore l’apprentissage de quelques mots en berbère comme par exemple « Zaha bizef » (merci beaucoup). Ces instants de partage ont donné une âme unique à cette aventure.”
Quelle a été ta plus belle randonnée ?
“La randonnée du troisième jour, par la diversité des paysages rencontrés. Nous progressons doucement parmi les genévriers, laissant derrière nous les derniers villages berbères pour atteindre les bergeries de Tamsoult et les cascades d’Ighoulidem. Le paysage change peu à peu, la végétation se raréfie et les cultures en terrasses laissent place à un désert d’altitude minéral et spectaculaire. Nous bivouaquons non loin du refuge de Tazaghart, entourés de troupeaux de chèvres et nous nous endormons avec le tintement lointain de leurs clochettes. Une journée magique ! “
Quelle expérience t’a le plus marquée ?
“L’arrivée au sommet du Toubkal fut un moment intense. Nous partons à l’aube, entre 5h et 5h30, lampe frontale vissée sur le front, motivés par le sommet. Pour moi, c’était aussi un cap symbolique : mon tout premier « 4000 ». Nous avons eu énormément de rafales de vent, rendant l’ascension un peu plus difficile et technique. Il fallait être bien solide sur ses appuis. Mais une fois là-haut, l’émotion nous submerge. Des accolades, des larmes, des rires… et la fierté de se dire : « on l’a fait ! » Du sommet, la vue est à couper le souffle : l’Atlas s’étend à perte de vue, la plaine se devine, et au loin, les premiers traits du désert. Un moment suspendu où l’on se sent tout petit face à cette immensité.”
Comment est la cuisine locale ?
“Un vrai régal ! Le matin, le petit déjeuner se composait de pain traditionnel et crêpes berbères, les "lebsemen", servies chaudes avec du miel. À midi, les pique-niques étaient riches et colorés : salades variées, fromages, fruits secs ou frais. Et le soir, le chef nous concoctait des plats traditionnels savoureux : soupes réconfortantes, tajines d’agneau ou de poulet, couscous ... À la fin du séjour, nous avons partagé une savoureuse omelette berbère, plat traditionnel familial (dont la recette reste bien gardée), le tout accompagné, bien sûr, du fameux thé à la menthe, tradition oblige !“
As-tu une anecdote à nous partager ?
“Impossible d’oublier le soir où notre cuisinier a préparé un couscous avec l'inscription Toubkal dessinée en raisins secs, un clin d'œil tendre et symbolique à notre aventure. Ou encore les chants berbères de notre guide et des muletiers, chantonnés spontanément pendant les randonnées, qui donnaient un rythme joyeux et entraînant à nos pas.“
Quel a été ton ressenti général sur ce voyage ?
“Je dirais que c’est un voyage puissant, à la fois physique et profondément humain. L’immersion dans la culture berbère, les paysages variés, le dépassement de soi… tout cela a fait de cette aventure une expérience inoubliable. Chaque jour, un nouvel émerveillement, une nouvelle leçon de simplicité, de force et de beauté. “
À qui conseillerais-tu ce voyage ?
“Je recommanderais ce voyage avant tout aux rêveurs de sommets qui souhaitent toucher le ciel sans être pour autant des alpinistes de l'extrême. L’ascension du Toubkal est faite pour les bons randonneurs, ceux qui aiment quand ça grimpe et qui n'ont pas peur de l'effort. Il faut être vigilant, car le terrain est exigeant : on évolue souvent sur des sentiers rocailleux et instables où chaque pas demande de l'attention, surtout lorsque le vent décide de s'en mêler. Mais au-delà du défi sportif, ce périple s'adresse à ceux qui cherchent la simplicité. Il faut être prêt à troquer son confort pour la beauté brute du bivouac et avoir envie de partager, le temps de quelques nuits, l'humilité et l'authenticité du mode de vie berbère.”
Que dirais-tu à nos futurs voyageurs pour leur donner envie de découvrir ce pays ?
“Si vous rêvez d’aventure, de nature et de rencontres humaines, partez à la conquête du Toubkal. Cette ascension vous fera traverser des vallées verdoyantes, croiser des bergeries d'altitude, bivouaquer sous un ciel étoilé, et surtout, vivre un moment unique au sommet du Maroc. Une expérience complète, qui vous laissera de très beaux souvenirs !”
